C'est à son domicile que Gisèle répare et restaure avec tout un arsenal de pinceaux, de produits et d'outils. (Photo DR)

Ils ne sont pas légion et leur activité est discrète, très peu répandue, et pourtant primordiale à la conservation du patrimoine.

La Crauroise Gisèle Labrat fait partie de ce petit cercle d'artistes qui ressuscitent les tableaux malmenés par les vicissitudes du temps, les déplacements et les aléas.

Depuis vingt-cinq ans, cette ancienne photographe devenue peintre et ayant suivi plusieurs formations professionnelles de restauration et d'encadrement redonne vie aux œuvres abîmées.

Déchirures, accrocs, couleurs passées, la restauration peut prendre différentes formes exigeant un travail long, minutieux et nécessitant une précision chirurgicale.

Réparation et nettoyage du support, peinture, chaque entreprise réserve son lot de découvertes et permet ainsi de plonger dans l'univers des auteurs.

Une sensation particulièrement prégnante lorsqu'il s'agit d'un thème local :

« On rentre dans l'Histoire car tous les peintres ont eu leur vision de la Provence. Il s'en ressent une intimité ». Cette immersion prend quelquefois la forme d'une mission de sauvetage du patrimoine : « En nettoyant un Camoin (Charles Camoin, peintre marseillais, condisciple de Matisse), j'ai retrouvé des sentiers, ce fut un travail passionnant ».

Sauvegarde du patrimoine

Ce patrimoine local, Gisèle s'évertue à le préserver à sa façon. D'ailleurs, si la demande vient en grande partie de particuliers, des collectivités telles que des mairies et des professionnels tels que des encadreurs et des hôteliers font également appel à ses services.

« Actuellement, je suis en train de terminer le nettoyage et la restauration d'une série de cinq tableaux pour la mairie de Solliès-Ville, des dons provenant de peintres locaux », précise-t-elle.

Mais les tableaux ne sont pas les seules créations d'antan que Gisèle ramène à la clarté, les ex voto sont aussi sujets aux soins artistiques. Dans le passé, elle a d'ailleurs remis d'aplomb une quinzaine de ces objets datant des années 1850 et exposés à la chapelle du Fenouillet.

« Tout naïfs et parfois mal peints qu'ils puissent être, les ex voto racontent une histoire précise à un moment particulier. Ils font part d'une émotion, d'un vécu », conclut-elle.